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Actualités / Transavia: « À Orly, nous reprenons toutes les destinations d’Air France sauf la Corse »
Nommé directeur général adjoint commercial de Transavia il y a un mois, Julien Mallard revient sur un été en forte hausse et détaille les ambitions de la compagnie low cost du groupe Air France-KLM. Croissance à deux chiffres, nouvelles routes « lointaines », bascule à Paris-Orly avec Air France, transition vers les A320 Neo : il nous dévoile sa feuille de route.

L’Écho touristique: Quelles ont été les grandes tendances du trafic pour Transavia cet été?
Julien Mallard: Après un hiver déjà dynamique, l’été a confirmé cette belle croissance avec +14% d’activité et des taux de remplissage stables. Nos marchés phares restent le Portugal, le Maroc, l’Italie, l’Espagne et la Tunisie. Mais on enregistre aussi de fortes progressions sur certaines destinations européennes, comme Milan où nous avons presque triplé l’offre, ou Prague où elle a doublé. Le sud de l’Italie, l’Albanie et plus largement les rivages de l’Adriatique ont particulièrement bien fonctionné. Nous sommes dans une logique de développement et d’ouverture, avec quelques ajustements marginaux mais pas de baisse volontaire.
Les programmes dévoilés restent ambitieux sur l’hiver à venir puis l’été 2026. Votre avenir se joue-t-il sur les destinations « lointaines », à plus de trois heures de vol?
Julien Mallard: Le projet de Transavia est de croître avant tout sur des destinations loisirs et soleil un peu plus lointaines. Notamment en hiver, où nous allons chercher des destinations plus contre-saisonnières, pour équilibrer notre offre avec l’été. Nous ferons une croissance de 19% cet hiver, notamment sur ces destinations « lointaines » type Dakar, Égypte, Arabie Saoudite, mais aussi sur le Maroc au départ de la province française, ou vers la Tunisie. Nous aurons environ une trentaine de nouvelles routes cet hiver.
Vous exploitez en plus de Paris-Orly quatre bases en province en France. Le but est-il de monter en puissance sur ces dernières?
Julien Mallard: Nous avons lancé il y a maintenant une dizaine d’années nos bases de Nantes et de Lyon, auxquelles se rajoutent maintenant Marseille et Montpellier. L’idée consiste effectivement à profiter de toutes les opportunités qui s’y présentent, s’il y a un sens pour les clients et un sens économiquement. Mais si on se projette à un peu plus long terme sur l’été 2026 voire 2027, les gros enjeux de croissance se feront principalement à Orly. Donc nous allons continuer à croître sur la province, mais de manière opportuniste, alors que sur Orly on a encore une marche d’escalier assez importante à l’été 2026.
Justement, vous reprendrez la place d’Air France à Paris-Orly à compter de l’été 2026. Comment cela va-t-il s’échelonner?
Julien Mallard: À partir de l’été 2026, Air France continuera seulement d’opérer depuis Orly des vols vers la Corse en partenariat avec Air Corsica. Nous reprendrons à notre compte les routes d’Orly vers Nice, Toulouse et Marseille, en continuité de ce qui été assuré par Air France jusqu’à présent, avec des programmes denses. Ceci en complément de l’offre domestique que l’on a vers Biarritz, Perpignan, Montpellier et Toulon.
Sur ce réseau domestique, la tendance est-elle à un abandon progressif des lignes, en particulier transversales?
Julien Mallard: Nous gardons quelques lignes transversales dans notre réseau que l’on adapte selon la saison, comme Brest-Toulon en pointe été. L’idée n’est pas d’abandonner ce réseau, mais de l’adapter selon la demande, les changements de comportements voyageurs… Notre travail est d’adapter l’offre à cette nouvelle réalité.
Votre flotte est également en phase de renouvellement. Comment s’échelonne le passage des Boeing 737 aux Airbus A320?
Julien Mallard: Le projet de transformation de Transavia, c’est de passer d’une flotte de 737 à une flotte d’Airbus 320 Neo. Aujourd’hui nous avons 88 appareils et avons déjà reçu 20 A320 Neo. L’idée, c’est que cette transition se fasse sur une période d’encore cinq ans, jusqu’à ce qu’il y ait la transition complète vers une flotte de 320 Neo. À noter que les premiers A320 avec nouveau logo et nouvelle livrée sont déjà visibles.
Quel impact a eu sur vos activités l’augmentation de la Taxe sur les billets d’avion (TSBA)?
Julien Mallard: Un impact similaire à tous les acteurs du trafic. Quand on se compare à d’autres marchés européens qui n’ont pas ce type de taxe, nous voyons que la taxe a distordu la demande, clairement. On essaie de s’adapter avec des offres différentes, d’être plus compétitif sur le pricing, mais clairement il y a un impact sur la demande en France par rapport à d’autres pays.
Vos concurrents sur le low cost, notamment easyJet, lancent des offres à destination des voyageurs réguliers et d’affaires. Et vous?
Julien Mallard: Notre cœur de métier reste le réseau loisirs, mais via notre réseau, nos densités de fréquences et la qualité de notre produit, on s’adresse à toute typologie de clientèle. Nous étudions toutes les possibilités, et la carte d’abonnement fait partie des outils que l’on regarde.
Vous avez innové en lançant cet été une plateforme de revente de billets en ligne. Avec quels premiers résultats?
Julien Mallard: Nous avons lancé cette plateforme mi-juillet en réponse à une vraie demande client de flexibilité. Pour les billets éligibles, les passagers qui revendent peuvent être remboursés à hauteur de 50% du billet revendu. Le résultat est sans appel : nous avons pu remplir 17 avions supplémentaires cet été grâce à cet outil.
Un autre de vos concurrents, Ryanair, a annoncé retirer un million de sièges vers l’Espagne cet hiver? Y’a-t-il un impact de cette décision sur vos offres et sur vos tarifs?
Julien Mallard: C’est la stratégie Ryanair, mais ce sont surtout des aéroports secondaires, où nous n’opérons pas, qui seront impactés. Ce ne sont pas nos flux, donc il y a peu d’impact direct sur l’offre de Transavia vers l’Espagne. Ceci dit, comme toute compagnie, nous observons la concurrence, et saurons être flexible au besoin.