Désormais terminé, le dernier épisode de paralysie budgétaire – ou shutdown – a impacté l´activité touristique aux États-Unis. Il a provoqué une baisse des réservations touristiques de 10%, selon Geoff Freeman, le PDG de l’U.S. Travel Association, qui fédère des milliers de professionnels américains du tourisme.

Selon lui, certains patrons de compagnies aériennes anticipent même une baisse supérieure d’ici à la fin de l’année. Geoff Freeman, qui prenait la parole lors de la conférence Phocuswright de San Diego, estime que la paralysie a ébranlé la confiance des consommateurs. « Elle a affecté leur envie de voyager pour les fêtes de fin d’année », regrette-t-il.

« Il existe une crainte de venir aux États-Unis »

Plus largement, le patron de l’U.S. Travel Association s’inquiète des conséquences, sur l’activité touristique, de l’image renvoyée par les États-Unis. « Il existe une crainte de venir aux États-Unis, justifiée ou non. C’est sans précédent, je crois : la peur d’être retenu à l’aéroport ou de voir ses appareils fouillés… Cette peur est bien réelle, cette perception négative est ancrée. Et il est clair que des mesures insuffisantes n’ont pas été prises pour l’enrayer, pour la changer. C’est un point sur lequel nous travaillons avec la Maison Blanche », assure Geoff Freeman.

« Le fait le plus alarmant est que les États-Unis seront le seul pays au monde cette année à connaître une baisse du tourisme, poursuit-il. Il ajoute que le pays a accueilli 79 millions de visiteurs en 2019, et qu’il n’en accueillera que 68 millions cette année. Soit 4 millions de moins qu´en 2024. Nous allons dans la mauvaise direction… Et nous devons nous demander pourquoi. Pourquoi ces voyageurs ne viennent-ils pas? »

D’autres facteurs dissuasifs

Ce contexte favoriserait directement les autres destinations mondiales, selon Geoff Freeman, qui décrit un secteur toujours plus concurrentiel. « Ce que j’entends de nos homologues du monde entier, c’est un grand merci. Nous stimulons le tourisme dans leurs pays et renforçons la compétitivité de leurs marchés. Nous réduisons l’efficacité des États-Unis », regrette-t-il.

Cette image moins accueillante s’ajoute à d´autres facteurs dissuasifs, comme la hausse du prix de l’Esta ou la réduction du financement de Brand USA. Geoff Freeman trouve toutefois quelques motifs de satisfaction dans le paysage actuel, comme les 13 milliards de dollars qui seront investis pour moderniser le contrôle aérien ou réduire les délais d’obtention de visas

États-Unis : le shutdown entraîne une érosion des réservations touristiques