A la suite du scrutin de l’élection présidentielle des 28 et 29 octobre, la Tanzanie s’est embrasée. Sans surprise, c’est la présidente sortante Samia Suluhu Hassan qui l’a emporté, dans un contexte politique très tendu où les oppositions n’ont pas eu leur place. Tout comme la presse internationale, qui n’a pas été autorisée à couvrir l’élection.

A l’annonce des résultats, des affrontements ont éclaté dans plusieurs endroits du pays. Notamment dans les villes de Dar Es Salaam et Arusha. Un couvre-feu national a été instauré à partir du 29 octobre à 18h et pour toutes les nuits. Et, hier, les autorités tanzaniennes, qui ont déployé l’armée, conseillaient aux Tanzaniens de ne pas sortir de leurs domiciles.

La plupart des compagnies « opèrent normalement »

Dans sa page dédiée à la Tanzanie, le Quai d’Orsay recommande aux Français présents à destination de « rester chez eux et se tenir à l’écart des rassemblements ». Il est nécessaire de « suivre les consignes qui pourraient être données par les autorités locales, en particulier celles liées aux déplacements ». Enfin, le ministère rappelle l’importance de s’inscrire sur le Fil d´Ariane pour être informé au mieux pendant la période.

Prévoyant des perturbations dans les airs, le Quai d’Orsay recommande de se rendre à l’aéroport seulement si le vol est confirmé par la compagnie aérienne. « Pour le moment, il n’y a qu’Air France qui a suspendu ses vols jusqu’à nouvel ordre », nuance Patrice Caradec, le président du Syndicat des entreprises du tour-operating (Seto). « Toutes les autres compagnies (Etihad, Ethiopian…) opèrent normalement », assure l’ancien patron de Transat France (2009-2016).

Un nouveau coup dur pour l’industrie du tourisme en Tanzanie

Parmi les clients des membres du Seto, « quelques dizaines » sont bloqués à destination. « Mais il n’y a pas d’inquiétude particulière à avoir, ils sont sur le point d’être rapatriés. Visiblement, c’est KLM qui va prendre le relais d’Air France dans ce dossier », indique Patrice Caradec, toutefois dans l’attente de nouvelles informations précises. Le Syndicat des entreprises du tour-operating (Seto) conseille toutefois à ses membres d’annuler tous les voyages prévus dans la région de Dar-es-Salaam.

La situation est plus apaisée dans les autres régions du pays, plus touristiques, comme à Zanzibar. Le Quai d’Orsay recommande toutefois « de reporter tout projet de voyage vers la Tanzanie, sauf raison impérative ». « Parmi nos membres, une trentaine de clients maximum doivent partir ce week-end. Nous n’avons pas d’inquiétude, la situation semble se décanter progressivement », conclut Patrice Caradec.

Pour l’industrie du tourisme en Tanzanie, ce contexte post-électoral chaotique est sans doute un nouveau coup dur, quelques mois après que l’Union européenne ait inscrit l´intégralité des compagnies aériennes de Tanzanie sur sa liste noire des compagnies interdites de vols en Europe.

Tanzanie : des vols annulés, on fait le point sur la situation