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Actualités / L’objectif de 5% de carburants d’aviation durable en 2030 « extrêmement ambitieux » (Iata)
La principale association de compagnies aériennes juge « extrêmement ambitieux » l’objectif mondial d’une incorporation de 5% de produits d’origine non fossile dans le carburant d’aviation à l’horizon 2030, insistant en revanche sur sa cible du « zéro émission nette » en 2050.
Sommes-nous trop optimistes en ce qui concerne les carburants durables dans l’aviation ? C’est ce que suggère Willie Walsh, le directeur général de l’International Air Transport Association (Iata). En effet, et alors que les Etats représentés à l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) se sont engagés fin 2023 sur un objectif de réduire de 5% les émissions de l’aviation d’ici à 2030, en recourant à des carburants d’aviation durables (SAF, leur acronyme en anglais), le dirigeant juge l’objectif « extrêmement ambitieux ».
« Nous n’allons pas promettre de parvenir à quelque chose qui ne nous semble pas possible », assure Willie Walsh. « Je pense que l’on y arrivera et même qu’on le dépassera dans certaines parties du monde. Mais lorsque nous examinons où le SAF est actuellement produit et où les investissements ont lieu, il nous apparaît clairement que (cet objectif) ne sera pas atteint dans tous les endroits du monde », prévient il, en évoquant en particulier l’Amérique du Sud où aucun projet de production n’est en cours selon lui.
La disponibilité des SAF « n’augmentera pas de façon linéaire » d’ici à 2050
Le secteur aérien, qui contribue actuellement à quelque 3% à 5% des émissions mondiales de CO2, s’est engagé à ne plus contribuer au réchauffement à l’horizon 2050 et compte à 65% sur les SAF pour atteindre son objectif, le solde des réductions étant obtenu par de nouvelles technologies, dont l’avion à hydrogène, une optimisation des opérations au sol et dans les airs, et des compensations carbone.
Alors que selon l’Iata la production de SAF triplera cette année par rapport à 2023, la disponibilité de ces carburants « n’augmentera pas de façon linéaire » d’ici à 2050. Celle-ci sera en revanche « exponentielle une fois que tous ces nouveaux projets (de production) auront abouti », selon Willie Walsh.
« Ce n’est pas l’Iata qui a plaidé pour la cible de 5% en 2030. C’était une cible des gouvernements. Evidemment, nous ferons le maximum pour y parvenir », conclut le dirigeant.