Gagnez, Apprenez et économisez !
Actualités / Venezuela: Trump considère l’espace aérien « fermé »
La situation empire au Venezuela: Trump recommande d’en considérer l’espace aérien comme « entièrement fermé. »

Donald Trump a averti samedi soir qu’il considérait l’espace aérien du Venezuela comme « entièrement fermé », déclenchant l’ire de Caracas qui a dénoncé un « acte hostile » et lancé des manœuvres militaires.
« À toutes les compagnies aériennes, pilotes, trafiquants de drogue et trafiquants d’êtres humains, » a écrit en lettres majuscules le président des Etats-Unis sur son réseau Truth Social, « veuillez considérer l’espace aérien au-dessus et autour du Venezuela entièrement fermé ». Il n’a pas donné plus de détails.
Cette déclaration belliqueuse survient alors que le gouvernement Trump, qui dit lutter contre les cartels de la drogue du Mexique et d’Amérique centrale, intensifie la pression sur le Venezuela du président Nicolas Maduro, avec un déploiement militaire majeur dans les Caraïbes, notamment au moyen du plus grand porte-avions du monde. Donald Trump accuse Caracas d’être derrière le trafic de produits stupéfiants qui inondent le marché des Etats-Unis. Caracas dément et insiste sur le fait que l’objectif véritable de Washington serait un changement de régime et la mainmise sur les réserves pétrolières du pays.
« Ce voyage est une odyssée »
En outre, Caracas a dénoncé le fait que Washington « a suspendu de manière unilatérale » le rapatriement de migrants clandestins vénézuéliens expulsés des Etats-Unis, Donald Trump ayant fait de la lutte contre l’immigration sa priorité. « A ce jour, 75 vols ont été effectués pour le rapatriement de 13.956 personnes », rappelle Caracas.
L’aéroport de Maiquetia qui dessert Caracas fonctionnait normalement samedi. Mais six compagnies aériennes ont suspendu cette semaine leurs liaisons avec le Venezuela pour des raisons de sécurité, ce qui leur a valu de se voir retirer leurs licenses par Caracas. Ces annulations de vols affectent des voyageurs.
« C’était horrible, ce voyage est une odyssée et j’ai dépensé beaucoup d’argent », explique Yusmaicar Salabarria 35 ans, Vénézuélienne vivant au Chili et revenue pour les vacances. Partie de Santiago, elle a dû passer à ses frais par Bogota, puis Cucuta où elle a traversé la frontière à pied pour prendre une ligne intérieure vénézuélienne. Elle dit avoir voyagé « sans peur »: « ils (les Américains) disent toujours qu’ils vont attaquer, il faut vivre au jour le jour, seul Dieu sait ce qui va se passer ».
« Nouvelle guerre à l’étranger »
Donald Trump avait prévenu jeudi que ses forces armées allaient « très bientôt » commencer à cibler des « trafiquants de drogue vénézuéliens » lors d’opérations terrestres, suscitant l’opposition de parlementaires américains du Congrès, républicains comme démocrates. « Pour rappel, seul le Congrès a le pouvoir de déclarer la guerre », a affirmé la républicaine Marjorie Taylor Greene, figure de la droite radicale, mais qui a rompu avec son mentor Donald Trump et démissionné de la Chambre des représentants.
« Les actions imprudentes du président Trump envers le Venezuela poussent les États-Unis de plus en plus près d’une nouvelle guerre coûteuse à l’étranger », a martelé samedi soir Chuck Schumer, le chef de file des démocrates au Sénat.
Au pouvoir depuis 2013, le président socialiste Nicolas Maduro, héritier politique de Hugo Chavez, figure de la gauche radicale en Amérique latine, a été réélu en 2024 à l’issue d’un scrutin contesté, marqué par des troubles et des arrestations.
Les Etats-Unis ont mené des frappes contre plus de 20 navires vénézuéliens soupçonnés de trafic de drogue dans la mer des Caraïbes et le Pacifique depuis début septembre, tuant au moins 83 personnes, sans fournir de preuves que les navires étaient utilisés pour le trafic de drogue. Ces derniers jours, une activité constante d’avions de combat américains a été enregistrée à quelques dizaines de kilomètres des côtes vénézuéliennes, selon des sites de suivi des aéronefs.








