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4 décembre 2025 / 11:13
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Montmartre à Paris ainsi que les îles Canaries comptent parmi la désormais célèbre liste des destinations à éviter publiée par Fodor’s Travel.

C’est devenu un marronnier. Depuis 2018, le guide touristique américain publie régulièrement une liste des destinations à éviter, notamment en raison du surtourisme.

Huit destinations à éviter temporairement

Sa sélection suscite de vives réactions, notamment aux Etats-Unis. Ce n’est pas pour autant un appel au boycott, mais plutôt à la modération afin de laisser respirer, temporairement, la population locale et la nature. 

Dans la « No list 2026 « , pas l’ombre de Venise ou de Barcelone. « Ces destinations n’ont pas été miraculeusement guéries – elles sont toujours confrontées à de nombreux défis, précise Fodor’s Travel. Mais les habitués des lieux touristiques monopolisent trop souvent l’attention au détriment d’autres sites qui ont besoin d’un répit. » Nous partageons, dans le désordre, les huit destinations retenues en 2026.

Montmartre (Paris, France)

Montmartre, avec ses rues pittoresques et sa basilique perchées sur la colline, est victime de leur succès. « Il est quasiment impossible de prendre une photo (…) sans une perche à selfie en arrière-plan », regrette Fodor’s. Le guide fait d’ailleurs un descriptif élogieux de cette iconique butte parisienne qui n’a pas subi la grande transformation urbanistique menée au XIXe siècle sous l’impulsion de Georges-Eugène Haussmann. Le « village » conservera ses ruelles tortueuses et pavées.

Toutefois, ces dernières années, « la situation est devenue insupportable pour les 30 000 habitants ». Quelque 11 millions de visiteurs affluent chaque année à la basilique. Et ils débordent bien au-delà des sites touristiques habituels, selon Rémy Knafou, qui parle de « surtourisme ». Un titre du quotidien Le Monde traduit le ras-le-bol 

Les îles Canaries (Espagne)

Au premier semestre 2025, l’archipel des Canaries, très plébiscité par les Français, a accueilli 7,8 millions de visiteurs et enregistré plus de 27 millions de passagers dans ses aéroports. Ce record inquiète les habitants, qui s’interrogent sur la capacité de leurs îles à supporter une telle affluence.

Quatre habitants sur dix aux Canaries travaillent dans le secteur du tourisme, qui représente 36% du PIB. Ce qui crée des tensions sur le logement, les prix, la circulation, l’environnement et l’eau. « L’accès au logement est devenu quasiment impossible en raison de l’invasion des locations de vacances », explique un porte-parole à Fodor’s.

Isola Sacra (Italie)

Isola Sacra est un quartier côtier paisible de la ville de Fiumicino, à 32 kilomètres de Rome. Le port en projet, baptisé Fiumicino Waterfront, réunit le géant des croisières Royal Caribbean et un fonds d’investissement britannique. Il comprendra des quais pour 1 000 petites embarcations et surtout un quai pour les paquebots (jusqu’à 6 000 passagers). Plusieurs associations locales et nationales s’y opposent depuis de nombreuses années. « Ce n’est qu’ensemble que nous pourrons stopper ces projets qui menacent de détruire un écosystème fragile composé de dunes, de zones humides, de terres agricoles, d’une végétation unique et d’espèces animales terrestres et marines », déclare un comité œuvrant à la sauvegarde de la zone avant une manifestation prévue en novembre.

Les militants pointent également les perturbations que provoqueraient les milliers de croisiéristes débarquant dans la ville et poursuivant leur voyage vers Rome. Au bord de la saturation, la capitale accueille déjà 35 millions de touristes par an.

Antarctique

Le guide est formel: l’Antarctique n’a tout simplement pas besoin de touristes. Pourtant, les données les plus récentes montrent que le continent a accueilli 120 000 visiteurs entre 2023 et 2024. Ce chiffre devrait doubler d’ici 2033, ce qui rend cruciale la nécessité de limiter le tourisme, estime Fodor’s Travel.

Pour Mike Gunter, professeur de sciences politiques et directeur du Rollins College en Floride, le voyage peut être enrichissant, « à condition que le voyageur utilise son expérience pour agir concrètement sur les enjeux du développement durable ». Or, ces vingt-cinq dernières années, l’Antarctique « s’est orienté vers le tourisme de masse, délaissant l’écotourisme traditionnel ».

Parc national des Glaciers (Montana, Etats-Unis)

Fondé en 1910, le parc national des Glaciers suscite « une véritable ruée » vers le « tourisme de la dernière chance ». Ce parc de 4000km2, bordé par le Canada, se réchauffe près de deux fois plus vite que la moyenne mondiale. Sur les 150 glaciers recensés au début du XXe siècle, 27 subsistent. Ils devraient disparaître d’ici 2030. Résultat : le parc national des Glaciers a accueilli environ 300 000 visiteurs de plus en 2024 qu’en 2023.  

Comme pour l’Antarctique, certains affirment qu’une augmentation du nombre de visiteurs engendre une meilleure sensibilisation au changement climatique. Mais l’augmentation du nombre de visiteurs contribuerait aussi à la dégradation des lieux. L’affluence entraînerait embouteillages, problème de gestion des déchets, pression sur la faune.

La région de la Jungfrau (Suisse)

La région suisse de la Jungfrau est surtout connue pour ses villages alpins de Grindelwald, Lauterbrunnen, Wengen et Mürren. Là aussi, il devient difficile de concilier un tourisme en plein essor avec la préservation de l’environnement et de la qualité de vie de ses habitants.

L’Eiger Express transporte désormais les visiteurs de Grindelwald jusqu’au bord du glacier de l’Eiger en seulement 15 minutes. Résultat : « les routes de montagne sont congestionnées par les cars, les sentiers fragiles autour de Kleine Scheidegg sont visiblement dégradés et les groupes de touristes envahissent les cascades autrefois paisibles de Lauterbrunnen », explique Fodor’s. Des mesures de tourisme durable, pour inciter les visiteurs à rester plus longtemps, doivent être déployées. Histoire de développer le slow travel.

Mexico (Mexique)

Les destinations du sud de l’Europe n’ont pas le monopole des mouvements citoyens contre les excès du tourisme. Le 4 juillet 2025, des manifestations ont éclaté à Mexico contre la gentrification, les locations type Airbnb et la hausse des loyers. « Des vitrines ont été brisées et des marchandises pillées dans des commerces fréquentés par les touristes », précise le guide américain. La présidente mexicaine, Claudia Sheinbaum, a d’ailleurs qualifié de « xénophobe » cette colère. Certains dénoncent l’absence persistante de réglementation du marché immobilier et de contrôle des loyers.

Mombasa (Kenya)

Le Kenya a enregistré 2,4 millions d’arrivées internationales l’an dernier, soit une hausse de 14,6% par rapport à 2023. Dotée de magnifiques plages, Mombasa accueillerait 70% des touristes visitant la côte. Le guide touristique dresse un bilan alarmant : « Le surtourisme a plongé la ville dans une situation critique : épuisement des ressources, surpopulation, routes en mauvais état et congestionnées, mauvaise gestion des déchets (plages jonchées de détritus et océans pollués), empiètement sur le littoral et présence de nombreux bâtiments délabrés en bord de mer, vestiges d’un développement inégal ». Sans parler du tourisme sexuel et de la toxicomanie.

Voyage : quelles destinations éviter en 2026 ?

Déc. 02, 2025

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